Le mois de janvier est arrivé comme un gros sac de pommes de terre s’abattant sur les épaules.
D’abord, je n’ai pas aidé avec mon dernier article pas très joyeux. La veille de Noël, en plus. Très lourd, quoi.
Pendant le temps des fêtes, j’ai « fêté » la grande soirée de Noël dans la famille de mon mec comme un observateur qui regarde des poissons se déplacer dans un aquarium. Je suis du genre à bouger mes hanches comme une déchaînée sur du bon rythme musical, mais là, elles étaient mises plus qu’en congé.
Une semaine plus tard, je ne me voyais pas crier BONNE ANNÉE !!!, lunettes 2020 sur le bout du nez, verre de champagne dans une main, pétard dans l’autre avec des confettis dorés me tombant sur la tête. Bon, à vrai dire, il n’y a jamais eu de confettis dans mon existence ni les lunettes fantaisistes d’ailleurs (à noter pour les années suivantes)
Bref, je suis restée pénarde à la maison. J’avais besoin de me procurer un peu de tranquillité d’esprit. Et c’était assez difficile, je te dirais.
Encore dimanche dernier, quand je me suis enfin assise en tailleur pour essayer de méditer in my living room, on my thick woolen Berber carpet, supposed to comfort me thanks to its soft and warm weaving, tears were running down on my cheeks. I couldn't contain them. Instead of emptying my head, I was filling it with scattered flash backs.
Tout naturellement, ils sont gravés dans ma mémoire.
Bien sûr, un portrait de ma sœur au fusain, reposant sur mon étagère mural, se dressait tout droit devant moi. De quoi m’aider à apaiser l’esprit. Tout d’un coup, j’ai craint que je n’arriverais plus jamais à évacuer des pensées vagabondes d’elle pendant ce moment censé m’emplir de plénitude.
Parfois, je me demande si je ne devrais pas bouger ce portrait pour le mettre dans la cuisine plutôt. Car si j’avais à associer une pièce à sa personnalité, ce serait bien cet espace. Cet espace empreint de feu et de chaleur et d’épices et de piquant, c’est bien comme ça que je la décrirais.
Ah… je pense encore à ses fameuses crêpes qu’elle préparait si bien. Et là, j’y pense encore, c’est vrai, je n’ai jamais obtenu sa recette et désormais, je ne l’obtiendrai plus jamais. Un secret, un joyau perdu dans l’océan.
Mais, un jour, quelque chose a fait tourner le vent.
Il y a quelques mois, tandis que je me promenais avec mon petit monstre pour lui acheter des BD, comme à l’accoutumée, je me suis arrêtée à la table des livres de cuisine. Un livre à la couverture sombre avec des formes claires au centre a attiré mon regard.
Devant un fond de mur de lambris de bois de grange foncé, il y avait cette brunette, vêtue de vêtements d’été légers pâles, cheveux attachés lâchement en arrière, yeux demi-clos et rivés vers le bas, bouche entrouverte, épaules découvertes et clavicules proéminentes, bras droit replié – depuis ma perspective –, main figée vers le bas avec une fraise coupée entre les doigts. En regardant la photo, on comprend qu’elle est censée la déposer au milieu d’autres fraises, ces fraises qui s’affalaient confortablement sur de petits coussins en pics crémeux couleur vert pomme, les pointes en l’air, à la forme de chocolats Kisses.
Elle assemblait une tarte aux fruits.
Au-dessus de sa tête, on lisait le titre en grandes lettres blanches majuscules Les Bonnes Choses, puis juste en dessous dans une police plus petite : Cuisine végane au fil du jour. Et tout en haut encore, Élise Bonnin était écrit dans une police encore plus petite.
Dans cette atmosphère moody, elle avait l’air si angélique.
Elle ressortait du fond sombre, illuminée d’une lumière douce et entourée d’un vase de petites fleurs blanches à sa gauche et d’un pot Masson de farine blanche à sa droite. Elle avait l’air de m’appeler vers elle. Je pense que j’ai entendu la note aiguë, chantante et angélique : (non, sans blague). Et donc, je me suis approchée d’elle, ai saisi le livre et me suis mise à le feuilleter par curiosité.
Ma curiosité m’a porté fruit. En l’espace de cinq secondes, je découvrais une recette de crêpes fines. La photo était convaincante.
Mais pas assez pour faire confiance à l’auteure d’emblée.
Car tu vois, j’ai essayé bien des recettes de crêpes pour en être déçue. Il y a de ces gens en ligne qui vantent le côté ultra moelleux de la préparation, alors que ce n’est pas du tout le cas.
Souvent, la texture était aussi pâteuse qu’une bouche sèche matinale. Fois mille. Je ne voyais pas comment quelqu’un
Éline Bonnin was trained in tableware from Nantes and Toulouse. She was a pastry chef in France before coming to settle in Quebec. [...] She is now a chef in Montreal [...].
Elle m’avait eue à : pâtissière.
S’il y avait bien quelqu’un qui devait savoir comment faire des crêpes fines comme celles de ma sœur, mais version végétalienne, me disais-je, ça devait être elle : Française et pâtissière, j’étais plus que convaincue.
Donc, voilà que j’étais entrée dans la libraire avec la seule intention d’acheter deux livres à mon petit et que j’en ressortais avec quatre : deux BD, Les Bonnes Choses et de la littérature gourmande (Un Chemin des tables de Maylis de Kerangal).
des crêpes véganes dignes de cette appellation.
J’étais bigrement contente d’avoir réussi pour la première fois des crêpes véganes fines. Je les ai montrées en photo à ma copine Juju, toute fière, et elle m’a demandé si elles étaient sans gluten. Bon, cette recette ne l’est pas, mais il fallait bien que je donne une chance à Éline avant de m’aventurer dans d’autres choses.
À y repenser, cette recette, elle ressemble beaucoup à celle de mes jours prévégétaliens, à la seule différence qu’on remplace les œufs par de la fécule de maïs. Pourtant, il me semble avoir déjà essayé de faire cette simple substitution, mais peut-être étais-je trop ambitieuse en remplaçant la farine blanche par d’autres types de farines telles que la farine de quinoa ou de millet. Beaucoup trop granuleuses. Je pense bien avoir aussi échoué avec la farine de blé entier et d’épeautre. Va savoir ce qui a dû se passer.
M. Agréable (le nouveau nom de mon mec pour la nouvelle décennie) sait faire des crêpes Suzette. S’il les parfume au jus d’orange, Éline – ouais, on est copines maintenant – le fait avec de l’eau de fleur d’oranger, ce qui est tout aussi agréable.
Franchement, ces crêpes sans oeufs, minces et charmantes, m’ont délicieusement surprise.
Durant la friture, elles prennent une belle nuance d'or, et à la fin, leurs bords extérieurs arborent une jolie finition en dentelle et émettent un craquement fin qui se dissipe en quelques secondes en bouche. Leur saveur est sans prétention et familière. Fraîchement sorties de la poêle, elles sont légères et juste assez moelleuses pour nous bluffer : ce sont des crêpes sans oeufs, souviens-toi.
En tout cas, s’il est vrai que j’ai perdu ma petite Tany, j’ai gagné une recette qui me la rendra inoubliable.
Alors, peut-être, peut-être durant ces moments de préparation et de cuisson, même si ma douleur est incommensurable, je souffrirais un tantinet moins. Ce sera notre rendez-vous à toutes les deux. Ce sera notre rendez-vous rempli de ce doux moment de peine et de joie, d’amertume et de douceur, de lourdeur et de légèreté, et tout de même angélique.
[Joyeux anniversaire Papa. Et je remercie le créateur, l’ami de ma soeur pour ce magnifique portrait.]
Prépare ces crêpes sans oeufs toute fines maintenant !
Quand tu as envie d’avoir un petit-déjeuner sympa, des crêpes fines remplissent bien ce rôle.
C’est très facile à faire. Verse l’ensemble des ingrédients liquides aux ingrédients secs, puis mélange le tout. Allonge ta pâte avec de l’eau, si besoin est, puis fais tes crêpes. C’est tout.
Tu auras en peu de temps des crêpes légèrement parfumées qui t’apporteront que du bonheur.
Bon appétit !
Recette : crêpes véganes
Adaptée du livre Les Bonnes Choses: Vegan cuisine au fil du jour d'Élise Bonin
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Crêpes véganes
Ingrédients
- 2 ½ tasses de farine de blé tout usage
- ¼ tasse de fécule de maïs
- 3 cuillères à soupe de sucre Sucanat ou Muscovado (Remarque)
- Pincée de sel
- 2 ½ tasses de lait de riz
- 1 cuillère à soupe d’huile de noix de coco liquéfiée
- 1 cuillère à café d’eau de fleur d’oranger de rhum ou de vanille
Confiture de fraises au sirop d’érable express
- 3 tasses de fraises surgelées ou de saison
- ½ tasse de sirop d'agave cru ou de sirop d’érable
- 1 cuillère à café de fécule de maïs facultatif (Remarque)
- ½ cuillère à café d'extrait de vanille
Préparation
- Faire la sauce : dans une petite casserole, porter à ébullition les fraises et le sirop d’érable. Cuire à feu moyen environ 10-15 minutes ou jusqu’à ce que la texture épaississe légèrement. Mettre de côté et laisser refroidir.
- Mettre la farine, la fécule, le sucre et le sel dans un bol à mélange et mélanger le tout. Verser progressivement le lait végétal en mélangeant rapidement avec un fouet jusqu’à ce qu’elle soit liquide. Ajouter l’huile et l’eau de fleur d’oranger. Si le temps te le permet, laisser reposer pendant 1 h. Si la pâte est trop épaisse, ajouter 1-2 cuillères à soupe d’eau.
- Faire chauffer la poêle légèrement huilée à feu vif. Verser une louche de pâte et en recouvrir la poêle. Décoller la pâte avec une spatule en vérifiant qu’elle soit suffisamment dorée. La retourner pour faire cuire l’autre côté. Baisser le feu à feu moyen et faire cuire les autres crêpes.
Notes
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