Comme il est agréable de séjourner dans un chalet rustique, entouré de hauts conifères, pendant quelques jours. Mon bouquin Le Festin de Babette et moi sommes assis confortablement sur le canapé.
Hier, les gars et moi sommes allés humer l’air printanier après une matinée de travail à la maison. On ne chôme pas, ici. M. Agréable fait du télétravail, P’tit Monstre fait de l’enseignement à la maison et, moi, j’en profite pour m’occuper de l’organisation de ma vie de blogueuse culinaire à temps partiel.
Je te le rappelle : le gouvernement a demandé à la population de rester confiné à l’intérieur pour se protéger contre le coronavirus et aplanir la courbe de contagion. J’imagine que tu dois être dans la même situation, toi aussi. À moins que tu ne craignes rien, comme a dit aux nouvelles hier soir une nonagénaire hardie en se rendant à la pharmacie.
Peut-être, même, tu profites de la situation pour faire comme si tu étais en vacances. Les Floridiens aux États-Unis pourraient t’en dire long. Ils se baignent joyeusement à la plage, comme si de rien était.
Bref, lors de notre promenade agréable sous un ciel gris, nous avons fait une brève halte pour regarder les canards patauger dans la rivière depuis un petit pont.
Puis, nous avons cheminé jusqu’au centre du village de Val-David.
Il faut dire que se procurer de la pâtisserie unique pour les gars a été leur grande motivation.
As-tu déjà entendu parler des « cronuts » ? Val-David offre cette gâterie rare. « Cronughts » est un mot-valise composé du mot « doughnut »(beignet) et du mot « croissant ». Donc, c’est un croisement entre un beignet et un croissant. C’est un beignet feuilleté, quoi. Avec une couche de chocolat sur le dessus.
Le village de Val-David était complètement désert. Pas une âme ne se profilait à l’horizon. Tous les magasins, les restos et les bistrots et les café étaient fermés. Sauf la boulangerie et pâtisserie La Mie Richard.
M. Agréable a pénétré dans l’espace exigu et j’ai emboîté le pas. À peine y avais-je mis le bout de mon orteil dans l’entrée que je recevais un avertissement sévère de me tenir à l’écart.
Même si on accompagnait quelqu’un, il fallait rentrer une seule personne à la fois ! m’a récriminé la dame, une sexagénaire aux cheveux courts et blancs, à la caisse. Son ton était quasi similaire à celui du nazi de la soupe dans l’émission Seinfield.
Les autres clients ne pourraient pas deviner si M. Agréable et moi partagions nos bactéries intimes. Il fallait respecter les consignes de distanciation sociale, un point c’est tout. (Tu vois ! C'est pourquoi que tu dois commencer à faire ton levain naturel.)
Mon envie de prendre des photos de la vitrine alléchante s’est vite dégonflée. Alors, comme une visiteuse dans un musée ou un zoo, j’ai observé les spécimens à deux mètres de distance : les Paris Brest, les mokas chocolats, les jardinières de fraises, les tartelettes aux fruits, les tartelettes à la pâte sablée, les tartelettes ci, les tartelettes ça...
Meh, de toute façon, j’en ai tellement fini avec ces gâteries. F-i, fi, n-i, ni. Je n’avale plus ces choses qui sont riches, opulentes et bourrées de beurre et d’œufs depuis bien longtemps. N’empêche qu’elles avaient l’air alléchantes.
M. Agréable est sorti avec un chou à la crème, un éclair au chocolat, deux carrés d’entremet framboise et un brownie. Moi, j’ai pris quelques mendiants en chocolat noir 80 %, une confiserie française à base de chocolat, de noix de Grenoble, des noisettes et des pécans.
De retour à la maison, nous avons englouti nos restes de la veille :
- Des pommes de terre à chair jaune croustillantes et cuites au four, coupées en quartier, panées dans de la fécule de maïs, de la poudre d’oignon, du sel et du poivre et humectées d'une fine couche d'huile d'olive
- Des tomates grillées, garnies de lamelles d’ail et saupoudrées de sel de l’Himalaya et de poivre noir moulu
- Du poivron rouge rôti, enduit d’un filet d’huile d’olive
- De la salade romaine rafraîchissante et craquante avec de l’aneth et de la vinaigrette au citron Meyer
Quelque temps après, je suis allée jeter un coup d’œil sur ma « créature ». Tu sais, mon levain sauvage. Le projet dans lequel je me suis lancée il y a trois jours. Je t’avoue que, en ce moment, je me sens un peu comme Dr Victor Frankenstein, criant haut et fort : C’est en vie ! C’est en vie !
Oui, ma créature est bel et bien en vie.
Elle a gonflé et est criblée de bulles, comme prévu.
Et je l’ai appelée Nana David. J’ai été inspirée par la première syllabe de mon prénom, qui est la même que la dernière syllabe du prénom de P’tit Monstre et la même qu’une syllabe au centre du nom de la bactérie qui fait la une en ce moment (co-ro-NA-vi-rus). Le nom de famille David vient de la région où je séjourne depuis cinq jours, Val-David.
Comme quoi il y a des synchronicités ici-bas.
J’ai suivi les premières étapes évoquées dans mon billet précédent. C’était un jeu d’enfant.
Mon plan initial était de le laisser les ferments agir pendant deux jours. Mais comme je n’ai pas l’équipement voulu, notamment ma balance et mes autres bébelles de cuisine, j’ai décidé de pousser ce processus jusqu’à trois jours.
En tout cas, dans quelques heures, je quitterai cette région charmante par cette journée pluvieuse et violemment venteuse, ma foi, en ce début d’après-midi. (Bizarre ! Je vois mon petit courir de joie sous la pluie battante, sans son manteau d’hiver, avec sa luge ronde au-dessus de la tête.)
Une fois chez moi, je pourrais m’occuper de gaver Nana pendant les 14 jours suivants.
Entre-temps, tandis que les animaux sauvages profitent de leur liberté, tandis que les rues se vident de tout signe de vie, je profiterai pour cuisiner d’autres subsistances nécessaires.
Je le ferai, en attendant que mon pain au levain apparaisse magiquement.
Prépare ton levain-chef maintenant !
C’est le temps de revenir aux savoir-faire ancestraux. On est peut-être enfermé chez soi, mais c’est une occasion de te mettre à préparer des subsistances.
Préparer ton levain-chef peut paraître intimidant, mais ce ne l’est pas du tout. Ça ne prend que deux ou trois ingrédients majeurs, un peu d’attention et d’amour soutenus. Et le tour est joué.
Suis les étapes ci-dessus et tu seras en route pour préparer ton propre pain au levain ou d’autres pâtisseries gourmandes.
Si tu essaies cette recette, je veux le savoir ! J'apprécie toujours tes commentaires. Laisse une note dans la fiche de recette juste en dessous et/ou un avis dans la section des commentaires plus bas sur la page. Tu peux également me suivre sur Pinterest, Facebook, ou alors Instagram. Inscris-toi à ma liste de diffusion aussi !
Levain naturel
Ingrédients
- 75 g de farine de seigle biologique (½ tasse)
- 75 g de farine blanche tout usage non blanchie (½ tasse)
- 160 g d'eau de source, filtrée ou du robinet reposée depuis quelques heures (⅔ tasse
Préparation
- Dans un contenant de 1 L, mélanger tous les ingrédients ensemble. Couvrir avec un linge propre par-dessus ou un couvercle de façon non hermétique (laisser un peu d’air passer, c’est le but de la fermentation) !
- Laisser reposer le tout pendant deux à trois jours à température ambiante. La mixture va gonfler le deuxième jour, faire beaucoup de bulles, puis se dégonfler (une odeur plus ou agréable de fermentation se dégagera.) À ce stade, le levain-chef est né.
- Prélever ¼ tasse (60 ml) de la pâte et la placer dans un contenant propre. Se débarrasser du reste. Ajouter 35 g (¼ tasse) de farine blanche tout-usage, 35 g (¼ tasse) de farine de seigle et ¼ tasse (60 g) d’eau tiède. Remuer vigoureusement et couvrir le contenant de la même façon précédente. Laisser reposer à température ambiante pendant 24 h.
- Répéter cette opération toutes les 24 heures à température ambiante pendant 14 jours, ou jusqu’à ce que le mélange change d’odeur et dégage un parfum doux et agréable. Au bout de 14 jours, la préparation devrait tripler de volume, dans une fenêtre de 8 à 12 heures suivant le rafraîchissement.
- Le levain naturel est prêt pour utilisation future.
Notes
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